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domingo, 25 de maio de 2008

XXIX Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie

Soneto 11°


(Toi qui oys( entends ) mes soupirs, ne me sois rigoureux

Si mes larmes à part toutes miennes je verse ,

Si mon amour ne suit en sa douleur diverse

Du Florentin transi les regrets langoureux ;


Ni de Catulle aussi , le folâtre amoureux ,

Qui le coeur de sa dame en chatouillant lui perce ,

Ni le savant amour du migrégeois (demi-Grec) Properce ;

Ils n´aiment pas pour moi , je n´aime pas pour eux.


Qui pourra sur autrui ses douleurs limiter ,

Celui(-ci) pourra d´autrui les plaintes imiter :

Chacun sent son tourment , et sait ce qu´il endure ;

Chacun parla d´amour ainsi qu´il l´entendit.

Je dis ce que mon coeur, ce que mon mal me dit.

Que celui aime peu qui aime à la mesure.


FAR

quarta-feira, 16 de abril de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne De La Boétie

Soneto X

Je vois bien, ma Dordogne, encor humble tu vas:

De te montrer Gascogne en France tu as honte.

Si du ruisseau de Sorgue on fait ores( maintenant) grand compte,

Si( cependant) a-t-il bien été quelquefois aussi bas.


Vois-tu le petit Loir, comme il hâte le pas?

Comme déjà parmil les plus grands il se compte?

Comme il marche hautain d´une course plus prompte?

Tout à côté du Mince( Mincio), et il ne s´en plaint pas?


Um seul olivier d´Arne ( Arno), enté au bord de Loire,

Le fait courir plus brave, et lui donne sa gloire.

Laisse, laisse-moi faire, et un jour, ma Dordogne,


Si je devine bien, on te connaitra mieux ;

Et Garonne, et le Rhône, et ces autres grands dieux

En auront quelque envie, et possible vergogne.


FAR

sexta-feira, 21 de março de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (9)

Soneto 9

Ô entre tes beautés que ta constance est belle !

C´est ce coeur assuré, ce courage constant,

C´est, parmi tes vertus, ce que l´on prise tant:

Aussi qu´est-il plus beau qu´une amitié fidèle ?


Or ne charge donc rien de ta soeur infidèle,

De Vézère ta soeur: ele va s ´écartant

Toujours, flottant mal sûre en son cours inconstant.

Vois-tu comme à leur gré les vents se jouent (!) d´elle?


Et ne te repends point, pour droit de ton aînage,

D´avoir déjà choisi la constance en partage.

Même race porta l´amitié souveraine


Des bons jumeaux, desquels l´un à l´autre départ( partage)

Du ciel et de l´enfer la moitié de sa part;

Et l´amour diffamé de la trop belle Hélène.



(1) “Jouent" compte ici deux syllabes


FAR

sexta-feira, 7 de março de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (8)

Soneto VIII

"Quand viendra ce jour-là, que ton nom au vrai passe,

Par France, dans mes vers?Combien et quantes( combien de) fois

S´en empresse mon coeur, s´en démangent mes doigts?

Souvent dans mes écrits de soi-même il prend place.



Malgré moi je t´écris, malgré moi je t´efface.

Quand Astrée viendrait, et la foi, et le droit,

Alors joyeux, ton nom au monde se rendroit.

Ores( maintenant), c´est à ce temps, que cacher il te fasse,



C´est à ce temps malin une grande vergogne.

Donc, Madame, tandis tu seras ma Dordogne.

Toutefois laisse-moi, laisse-moi ton nom metre;


Aye pitié du temps: si au jour jet e mets,

Si le temps ce connaît( connaît cela), lors, jet e le promets,

Lors il sera doré, s´il le doit jamais être.
"

Étienne De la Boétie


FAR

segunda-feira, 18 de fevereiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (7)

Soneto VII

Quand à chanter ton los(louange) parfois je m´aventure,

Sans oser ton grand nom dans mes vers exprimer,

Sondant le moins profound de cette large mer,

Je tremble de m´y perdre et aux rives m´assure.


Je crains, en louant mal, que je te fasse injure.

Mais le peuple, étonné d´ouir tant t´estimer,

Ardant (brûlant) de te connaitre, essaye à te nommer,

Et cherchant ton saint nom ainsi à l´aventure,


Ébloui n´atteint pas à voir chose si claire;

Et ne te trouve point ce grossier populaire,

Qui, n´ayant qu´un moyen, ne voit pas celui-là:


C´est que, s´il peut trier, la comparaison faite

Des parfaits du monde, une la plus parfaite,

Lors s´il a voix qu´il crie hardiment: “ La voilà ! “.


FAR

sexta-feira, 8 de fevereiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (6)

Soneto VI

Ce dit maint un de moi (1): De quoi se plaint-il tant,
Perdant ses ans meilleurs en chose légère?
Qu´a-t-il tant à crier, si encore il espère?
Et s´il n´espère rien, pourquoi n´est-il content?

Quand j´étais libre et sain, j´en disais bien autant.
Mais, certes, celui-là n´a la raison entière,
Mais a le coeur gate de quelque rigueur fière,
S´il se plaint de ma plainte, et mon mal il n´entend.

Amour tout à un coup de cent douleurs me point,
Et puis l´on m´avertit que je ne crie point.
Si vain je ne suis pas que mon mal j´agrandisse

À force de parler: s´on( si on) m`en peut exempter
Je quitte les sonnets, je quitte le chanter;
Qui me défend le deuil, celui-là me guérisse
.

(1) “Maint dit cela de moi"

FAR

quinta-feira, 31 de janeiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (5)

Soneto V

J´ai vu ses yeux perçants, j´ai vu sa face claire;

Nul jamais, dans son dam, ne regarde les dieux :

Froid, sans coeur me laissa son oeil victorieux,

Tout étourdi du coup de sa forte lumière.


Comme un surpris de nuit aux champs, quand il éclaire,

Étonné, se pâlit, si la flèche des cieux ,

Sifflant, lui passe contre et lui serre les yeux ;

Il tremble et voit, transi, Jupiter en colère.


Dis-moi, Madame, au vrai, dis-moi si tes yeux verts

Ne sont pas ceux qu´on dit que l ´Amour tient couverts?

Tu les avais, je crois, la fois que j´ai t´ai vue;


Au moins il me souvient qu´il me fut lors avis

Qu´Amour, tout à un coup, quand premier je te vis,

Débanda dessus moi et son arc et sa vue.



FAR

quinta-feira, 24 de janeiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (4)

Soneto IV

C´était alors, quand, les chaleurs passées,

Le sale automne aux cuves va foulant

Le raisin gras dessous le ciel coulant,

Que mes douleurs furent encommencées.


Le paisan bat ses grebes amasses,

Et aux caveux ses bouillants muids roulant,

Et des fruitiers son automne croulant,

Se venge lors des peines avancées.


Serait-ce point um présage donné

Que mon espoir est déjà moissonné?

Non, certes, non, mais pour certain je pense.


J´aurai, si bien à deviner j´entends,

Si l´on peut rien pronostiquer du temps,

Quelque grand fruit de ma longue espérance.



FAR

quarta-feira, 16 de janeiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (3)

Soneto III

C´est fait, mon coeur, quittons la liberté.

De quoi, meshuy ( désormais) servirait la défense,

Que d´agrandir et la peine et l´offense;

Plus ne suis fort ainsi que j´ai été.


La raison fut un temps de mon côté:

Or, révoltée, elle veut que je pense

Qu´il faut servir et prendre en récompense

Qu´oncq( que jamais) d´un tel noeud nul ne fut arrêté.


S´il se faut rendre, alors il est saison,

Quand on n´a plus devers soi la raison.

Je vois qu´Amour, sans que je le desserve,


Sans aucun droit, se vient saisir de moi ;

Et vois qu´encore il faut à ce grand roi,

Quand il a tort, que la raison le serve.


FAR

segunda-feira, 7 de janeiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (2)

Soneto II

C´est Amour, c´est Amour, c´est lui seul, je le sens:

Mais le plus vif Amour, la poison la plus forte,

À qui oncq ( jamais) pauvre coeur ait ouverte la porte.

Ce cruel n´a pas mis un de ses traits perçants,


Mais arc, traits et carquois, et lui tout dans mes sens.

Encore un mois n´a ( il n´y a) pas, que ma franchise( liberté) est morte,

Que ce venin mortel dans mes veines je porte,

Et déjà j´ai perdu et le coeur et le sens.


Et quoi! Si cet amour à mesure croissoit,

Qui en si grand tourment dedans moi se conçoit?

Ô crois, sit u peux croitre, et amende en croissant.


Tu te nourris de pleurs, des pleurs je te promets,

Et pour te refraichir( reposer), des soupirs pour jamais:

Mais que le plus grand mal soit au moins en naissant.



FAR

quarta-feira, 2 de janeiro de 2008

Os vinte e nove Sonetos de Amor de Étienne de La Boétie (1)

Pela primeira vez em Portugal, vamos divugar na íntegra, de forma a-periódica e não determinada, a obra poética de um dos pilares mais fantásticos do pensamento revolucionário, E. de La Boètie, que nos deixou, via Montaigne, nos primórdios da Revolução Francesa, um texto estratégico de valor incomparável. Lamenais, Marat e Maquiavel jamais cessaram de glorificar a visão e iconoclastia da “Servidão Voluntária-Contra o Um”. Montaigne reproduziu e salvou a parte poética - com referências alargadas no 28° volume dos Ensaios. Estes sonetos de grande beleza e emotividade foram dedicados a uma paixão - Madame de Guisssen, Corisande d´Andouins - muito famosa por , muito mais tarde, se ter transformado na amante do terrível Henri IV, conforme assinala Montaigne na apresentação do espólio.

Soneto I

Pardon, Amour, pardon; ô Seigneur! Je te voue

Le reste de mes ans, ma voix et mes écrits,

Mes sanglots, mes soupirs, mes larmes et mes cris;

Rien, rien tenir d´aucun, que de toi, je n´avoue.


Hélas! comment de moi ma fortune se joue!

De toi, n´a ( il n´y a ) pas longtemps. Amour, je me suis ris.

J ´ai failli, je le vois, je me rends, je suis pris.

J´ai trop gardé mon Coeur, or je le désavoue.


Si j´ai pour le garder retardé ta victoire,

Ne l´en traite plus mal; plus grande en est ta gloire,

Et si du premier coup tu ne m´as abattu,


Pense qu´un bon vainqueur, et né pour être grand,

Son nouveau prisonnier, quand un coup il se rend,

Il prise et l ´aime mieux s´il a bien combattu.



FAR