terça-feira, 9 de outubro de 2007

Sinais


Desenho Maturino Galvão

Patriota


Washington. USA. 2007

Foto Jota Esse Erre

"L’AVENIR DE MYCOPLASMA LABORATORIUM"

"Une dépêche de l’Agence France Presse est venue à point nommé me fournir mon introduction. Elle est tombée hier soir à 21h24, en provenance de Washington, capitale des États-Unis.

Craig Venter – le fameux chercheur de pointe en biotechnologie, qui avait été avec son équipe en tête de la course pour le déchiffrage du génome humain, et qui avait défrayé la chronique pour avoir voulu breveter sa découverte –, Craig Venter se dit maintenant, je cite, « sur le point de créer une nouvelle forme de vie ». La nouvelle pourrait devenir officielle dès ce lundi, aux Journées d’études annuelles Craig J. Venter Institute de San Diego, en Californie.

Pour la première fois au monde, un chromosome synthétique aurait été réalisé en laboratoire. Une équipe de 20 chercheurs, sous la direction du Prix Nobel Hamilton Smith, aurait réussi à coller, raccorder, articuler une séquence d’ADN longue de 381 gènes (je rappelle que le génome humain en compte environ 34.000).

Les biotechnologistes sont partis de l’organisme vivant le plus simple qui soit connu, cet organisme unicellulaire que nous appelons la bactérie, en l’occurrence la bactérie Mycoplasma genitalium, que l’on trouve dans les voies génitales. Son patrimoine génétique de 517 gènes a été artificiellement réduit d’un quart pour donner naissance, si l’on peut dire, au chromosome synthétique. Celui-ci a été ensuite transplanté, et greffé à une cellule bactérienne vivante. Il devrait réussir à en prendre le contrôle et à la piloter. Ce serait alors une « nouvelle forme de vie ». La bactérie ainsi trafiquée a reçu le nom de Mycoplasma laboratorium.

Si j’ai bien compris la nouvelle, Mycoplasma laboratorium est une entité mixte, hybride ; la molécule est naturelle, tandis que son ADN est artificiel. Il reste encore à savoir si cette nouvelle forme de vie réussira à se reproduire et à se métaboliser. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’Institut a indiqué que ce n’était encore fait. « Quand nous l’aurons fait, a-t-il dit, il y aura une publication scientifique, et nous sommes sans doute encore à des mois de faire ça. ». Néanmoins, Craig Venter a déclaré au journal The Guardian : « Nous savions lire notre code génétique. Nous allons être capables de l’écrire. » Il a l’intention de breveter la nouvelle bactérie, et de ne permettre son utilisation que sous contrat de licence avec son Institut.

Cette avancée sensationnelle de la biotechnologie met déjà sur les dents les organismes de veille en bioéthique. Le directeur d’une organisation canadienne a déclaré : « What does it mean – qu’est-ce que ça veut dire, de créer des nouvelles formes de vie dans un tube de laboratoire ? M. Venter a mis au point un châssis sur lequel on peut construire à peu près n’importe quoi, des nouveaux médicaments comme des armes biologiques. ». Craig Venter a répondu : « Nous avons le sentiment que that is good science. C’est un pas philosophique très important dans l’histoire de notre espèce. Nous essayons de créer un nouveau système de valeurs concernant la vie. À cette échelle, on ne peut pas s’attendre à ce que tout le monde soit content, happy. » Non, tout le monde n’est pas content.

Les progrès de la biologie seront sans doute au XXIème siècle ce que fut la physique au XXème siècle, comme l’écrivait récemment Freeman Dyson dans la New York Review of Books. L’industrie biotechnologique est sans doute appelée corrélativement à connaître une croissance exponentielle.

Dans le même temps, la vie, sous ses formes connues depuis l’origine des temps, trouve des défenseurs. Ce sont les sectateurs de la tradition, qui peuplent les comités d’éthique et les organisations de bioéthique, depuis les humanistes laïcs jusqu’à l’Église. Celle-ci mène sur ce thème un combat politique multiforme, qui va de l’avortement aux cellules souches. Ce sera demain, on peut le prévoir, Vade retro Mycoplasma laboratorium.

Et les psychanalystes là-dedans ?

La psychanalyse n’est sans doute pas une nouvelle forme de vie, mais elle est probablement une nouvelle forme de discours, le produit artificiel de la logotechnologie la plus avancée. Il n’est pas sûr que ses praticiens se soient déjà mis au pas du discours inédit qu’ils servent, en dépit de l’effort prolongé de Lacan pour dégager l’ADN freudien, c’est-à-dire la séquence signifiante pilotant la pratique, de sa gangue initiale, concrétion d’anciens discours et d’idéologies surannées. L’inertie idéologique, c’est-à-dire imaginaire, l’emporte régulièrement chez eux sur le dynamisme symbolique du discours, et se traduit dans la réalité effective par une pratique souvent hésitante, incertaine dans sa problématique.

La grande majorité des psychanalystes existants dans le monde, pour ne pas dire leur quasi-totalité, sont ainsi des traditionalistes. Ils adoptent tout naturellement les positions humanistes et cléricales, dans l’espoir de prolonger le monde qu’ils ont connu, et de brider, voire d’arrêter le mouvement actuel de la science comme les incidences que celui-ci ne manque pas d’avoir sur les dimensions politiques et sociales de la réalité effective.

Ils y sont encouragés par le pessimisme foncier de Sigmund Freud, persuadé d’avoir reconnu chez l’être humain, à travers son expérience, une pulsion spécifique, la pulsion de mort, dont le XXème siècle lui avait permis de constater les ravages à grande échelle par l’éclosion d’une guerre mondiale, en 1914, et par l’ébranlement de l’équilibre des puissances voulu par Bismarck (voir le traité de Berlin de 1878 et l’Acte final de la Conférence de Berlin en 1885). Simultanément, le système de valeurs de la démocratie américaine, si opposé à celui de l’Autriche-Hongrie et, plus généralement, celui de la vieille Europe, montait en puissance, et entamait le processus de sa mondialisation dont l’évidence s’impose au début du XXIème siècle. Le changement des fondamentaux de la tradition européenne paraissait à Freud à la fois irrésistible et ne pouvoir se faire que pour le pire.

Dans son Éthique de la psychanalyse, qui reprend Malaise dans la civilisation, Lacan s’inscrit dans la même ligne. Il reconnaît la pulsion de mort à l’œuvre dans la prépondérance acquise par le discours scientifique, ses avancées prodigieuses, sa véritable frénésie, et ses conséquences sur les modes de vie et de jouissance : la multiplication et le renouvellement incessant des objets technologiques, faisant naître des demandes toujours plus pressantes et offrant des satisfactions toujours plus disponibles, sans étancher pour autant le manque-à-jouir, mais au contraire le répandant sur toute la surface du globe, le portant à une intensité jamais vue, mettant en mouvement les sociétés arrêtées, an-historiques, froides, et portant à ébullition les sociétés chaudes.

Comme le pessimisme freudien, le pessimisme lacanien est établi sur la conviction que tout changement est pour le pire et que ce pire s’imposera irrésistiblement, qu’il est programmé, qu’il est sûr. Mais il s’y ajoute chez Lacan une note qui n’est pas chez Freud : une note à proprement parler sardonique, un ton moqueur et méchant à l’endroit d’une humanité qui, à travers des succès sensationnels, travaille en fait à sa perte. Pas de pitié pour l’humanité ! Le destin de cette engeance, de cette forme de vie intrinsèquement loupée, est de se résorber après avoir apporté à la nature toutes les transformations, tous les ravages, qui sont conditionnés par le fait que cette espèce, parce qu’elle parle, est à la fois dénaturée et dénaturante, si je puis dire.

On verra, en lisant cette année le Séminaire XVIII et le Séminaire XIX sous une forme enfin digne de l’auteur, l’attention que Lacan avait portée à la découverte du code génétique. On verra qu’il était intrigué par la forme de vie unicellulaire des bactéries. On verra aussi qu’il prophétisait de grands changements dans l’organisation de la vie et de sa reproduction.

Lacan affichait sa pente moqueuse, et ne cachait pas sa méchanceté : « Je n’ai pas de bonnes intentions », disait-il. C’est que les bonnes intentions ne garantissent de rien. Comme on sait, l’enfer en est pavé. Impossible de diriger une cure analytique vers sa conclusion logique si l’analyste n’est pas assez voisin de sa propre méchanceté pour percer les voiles de la pitié et de la terreur. Moquerie et méchanceté, ce ne sont pas seulement des traits de caractère de Lacan. La moquerie s’appuyant au bras de la méchanceté, fait cortège à ce qui, de l’analyste, est attendu de lucidité.

Les psychanalystes n’ont pas à rejoindre le chœur des pleureuses qui soupirent après le temps jadis. Libre à chacun d’eux d’être humaniste, si ça lui chante, chrétien, pourquoi pas, mais comme analyste, il ne saurait être traditionaliste, car cette position réactive, réactionnaire, conservatrice, va à rebours de son acte. Ce n’est pas dire pour autant que le psychanalyste puisse partager l’enthousiasme des managers du progrès scientifique, qui voient déjà les caisses de leurs instituts se remplirent des revenus que leur vaudront les contrats de licence qu’ils signeront pour l’utilisation de leurs chromosomes brevetés.

Non. L’analyste se décompte. Il ne mange pas de ce pain-là, le pain du progrès. Il ne joue pas davantage le jeu vain de la tradition. Il est spectateur, il rit de bon cœur à la tragi-comédie dont l’humanité, les trumains, comme l’écrit Lacan, lui donnent le spectacle.

Non, ce n’est pas une belle âme, car il lui importe que, dans les gigantesques remaniements en cours du discours, de la vie, et de la société, la psychanalyse continue de frayer sa voie à elle dans la Wirklichkeit, la réalité effective. Et il lui importe qu’il y en ait d’autres comme lui, qui ne soient pas dupes ni de la tradition, ni du progrès. Et comme être non-dupe absolu, c’est l’errance assurée, la troisième voie, ce doit être le discours analytique.

On en est loin, pensons-nous. Le discours analytique est bien pauvre, misérable, quand on le compare aux splendeurs accumulées au cours des siècles par les traditions religieuses et humanistes, quand on mesure ses balbutiements au progrès implacable du discours de la science, et aux richesses bien matérielles qui viennent remplir les coffres du capitalisme industriel et financier. Eh bien, dans son dénuement même, le discours analytique occupe pourtant dans le choc de la tradition et du progrès une position originale, structuralement prescrite, et qui s’avérera inexpugnable pour peu que les psychanalystes sachent monter au créneau de leur forteresse.

Le destin de la psychanalyse n’est nullement attaché à la vitalité du Nom-du-Père hérité de la tradition. Le déclin du Nom-du-Père s’est annoncé dès le XIXème siècle, Balzac le signale, par l’effet des remaniements qu’induisait dans la société la montée en puissance du mode de production capitaliste, lui-même conditionné par la révolution technologique de la fin du XVIIIème siècle, conséquence de la révolution scientifique du XVIIème. Les avancées de la biologie dans la seconde moitié du XXème siècle ont puissamment ébranlé l’ordre du monde fondé sur la prévalence du Nom-du-Père et du Nom-de-Dieu. Cet ébranlement, désormais sensible à tous, est à l’origine de la réaction traditionaliste, qui prend la forme de mouvements dits fondamentalistes. Ces mouvements, inexistants dans les zones du globe marquées par des religions sans Nom-du-Père1, restent modérés dans celles où s’était imposée une conception trinitaire, tamponnant l’absolu du Nom. Ils sont déjà plus extrémistes là où le culte du Nom unique est traditionnel, dans le judaïsme. Ils ont franchement recours au mass murder là où le Nom est traditionnellement appelé à régner sur les esprits et sur la société sous une forme absolue, je veux dire en terre d’Islam.

On peut d’ores et déjà prévoir les convulsions immenses qu’entraînera au cours du présent siècle l’apparition probable de nouvelles formes de vie synthétiques, mises au point en laboratoire, non plus au nom du Père, mais au nom du progrès scientifique et des bienfaits qui en sont attendus.

Non plus lire, mais écrire le code génétique : ce n’est pas encore fait, mais, depuis hier, c’est dit, et il est probable que ce sera fait.

C’est là qu’il est opportun d’entendre à nouveau la petite voix de Jacques Lacan, et son dit aphoristique, longtemps énigmatique, cryptique : « Il n’y a pas de rapport sexuel – de rapport sexuel qui puisse être écrit. »

Il s’agit là d’un caveat majeur, d’une clause d’impossibilité extraite par Lacan de l’expérience conditionnée par le discours analytique, et dont il s’est efforcé de démontrer la pertinence dans ses Séminaires XVIII et XIX au début des années 1970. Aujourd’hui, en 2007, cela veut dire ceci. Les ré-écritures en cours du patrimoine génétique des êtres vivants donneront sans doute naissance à des nouvelles formes de vie. Cette ré-écriture finira certainement par toucher le génome humain lui-même. Des formes inédites de reproduction du vivant apparaîtront. Néanmoins, on peut être assuré que, concernant l’espèce humaine, il restera impossible d’écrire dans le code génétique le rapport sexuel qu’il n’y a pas.

Chez le parlêtre, le rapport sexuel est conditionné par le langage, ou, plus précisément, par la pratique de lalangue. Il s’ensuit qu’il distingue dans son corps des organes, qui prennent valeur de signifiant. C’est le cas en particulier de l’organe mâle de la reproduction. C’est aussi le cas d’une entité matérielle excrétée par le corps, à savoir l’objet anal, et de l’entité matérielle nécessaire à sa subsistance, et prélevée sur le corps maternel, l’objet oral. Il en va de même d’objets dont la matérialité est certaine bien que moins évidente, le regard et la voix. Ces objets ont valeur de signifiants imaginaires. Ayant valeur de signifiants, ils sont potentiellement porteurs de significations. Ces significations ne sont pas génériques et nécessaires ; en raison de la structure de la relation du signifiant au signifié, elles sont individuelles et aléatoires. Or, elles interfèrent nécessairement dans l’établissement du rapport sexuel, au point qu’il apparaît que le parlêtre a rapport à ces objets plutôt qu’au partenaire sexuel proprement dit.

On a pu montrer en psychanalyse que, chez un sujet donné, le choix d’objet sexuel était en fait guidé par l’implication de cet objet sexuel dans certaines des significations attachées aux objets primordiaux que nous avons énumérés. Le mode de jouissance du parlêtre en est affecté jusqu’au tréfonds, et s’en trouve fondamentalement diversifié selon les individus de l’espèce, même si l’on peut grosso modo distinguer le mode de jouir de l’individu mâle du mode de jouir de l’individu femelle. Cette extrême individuation du mode de jouir selon les significations en jeu oblige d’ailleurs à mettre en fonction le sujet du signifiant plutôt que l’individu de l’espèce.

Pour le dire en termes techniques, le rapport du sujet au phallus et, plus généralement, à l’objet petit a, existe comme tel, il se rencontre chez tous les sujets dotés de parlêtre, il relève, disons, du réel. En revanche, le rapport à l’autre sexe n’existe pas comme tel, il relève, disons, du semblant. Le rapport sexuel constitue dans le parlêtre une véritable faille du réel, qu’aucune ingénierie biotechnologique, aucune biologie synthétique, ne saurait combler, sauf à lui ôter la faculté de parler, à réaliser l’ablation du symbolique. C’est dans cette faille que prolifèrent les fantasmes, les délires, les épopées aussi dont s’avère capable l’espèce humaine, dans le registre religieux comme dans celui du savoir scientifique et des technologies qui l’exploitent et l’orientent.

L’expérience analytique, qui a maintenant un siècle derrière elle, montre, si on la lit comme il convient, que le choix d’objet sexuel propre à un sujet donné se caractérise par trois traits constants : la contingence ; la singularité ; l’invention.

Contingence. Le défaut d’écriture de tout rapport sexuel générique a pour conséquence que le sujet dépend de la contingence des rencontres qu’il peut faire dans la sphère de son Umwelt, et des énoncés prescriptifs qui remplacent pour lui le rapport ininscriptible. Les civilisations ont inventé différents modèles normatifs pour rémunérer le défaut de rapport sexuel. Par rapport à ces normes, la déviation subjective n’est pas accidentelle, elle est de règle. Une analyse permet en général d’isoler la ou les rencontres initiales faisant écriture.

Singularité. Une fois installé à partir de la contingence initiale, le mode de jouir, en général, s’avère nécessaire, au sens où il ne cesse plus de s’écrire, mais se répète. Une analyse doit permettre de repérer, d’isoler, et de rendre lisible l’écriture du programme de jouissance qui prévaut pour un sujet, lui ouvrant ainsi la possibilité de gagner un certain degré de liberté par rapport à celui-ci, et, au moins, de s’y inscrire avec le moins de malaise possible.

Invention, enfin. Une invention aléatoire vient en général recouvrir la contingence réelle comme la nécessité subséquente, pour donner au sujet l’illusion d’une liberté de choix inspiré par des motifs éthiques et/ou rationnels, selon la formule : « Moi, comme les autres », à moins qu’elle n’entretienne chez lui la notion d’un malheur de l’être dont il serait seul la victime, selon la formule : « Tous, sauf moi ». Une analyse, là encore, doit lui permettre de balayer ces rêves grossiers pour se réconcilier autant que faire se peut avec la singularité qui est le lot de tout parlêtre. L’idéologie contemporaine de la civilisation occidentale, fortement marquée par la psychanalyse, va d’ailleurs dans ce sens.

C’est pourquoi je propose que, pour les Journées de l’ECF, l’année prochaine, nous puisions dans la richesse infinie de notre expérience pour témoigner du rapport sexuel dans sa contingence, sa singularité et ses inventions.

Titre : « Le rapport sexuel ».


1. Réflexion faite, le communisme asiatique, celui de Mao ou de Hô Chi Minh, peut s’analyser comme une réaction traditionaliste au discours de la science comme au discours capitaliste. (Ajouté le 8 octobre.)


Références

- Freeman Dyson, « Our biotech future », The New York Review of Books, vol. 54, n° 12, 19 juillet 2007 ; ainsi que : l’échange de W. Berry, J.P. Herman, et C.B. Michael, avec Fr. Dyson, vol. 14, 27 septembre 2007 ; la lettre de Raymond A. Firestone et la réponse de Fr. Dyson, vol. 54, 11 octobre 2007.

- Frédéric Garlan, « Le biologiste controversé C. Venter annonce une nouvelle forme de vie », AFP, 6 octobre 2007, 20h24.

- Ed Pilkington, « Scientist has made synthetic chromosome », The Guardian, 6 octobre 2007.


Compléments

· Au moment de rédiger ma communication, je n’avais pas lu l’article suivant, très suggestif : Andrew Pollack, « How do you like your genes ? Biofabs take orders », The New York Times, 12 septembre 2007.
· Pour une approche médiatique du jeu de rôles sexuel, j’ai consulté ce matin le dossier du magazine Elle de cette semaine, intitulé : « Spécial sexe. Vive l’amour ! Ce qui nous rend femmes. Ce qui les rend fous ». Elle, n° 3223, 8 octobre 2007"

Communication aux XXXVIème, Journées de l’ECF
le 7 octobre 2007


Jacques-Alain Miller

domingo, 7 de outubro de 2007

Cena da Vida dos Antílopes



"Em África há muitos antílopes. São animais encantadores e de corrida veloz.
Os habitantes de África são os homens pretos, mas há também homens brancos, que estão de passagem, vêm para fazer negócios e precisam da ajuda dos pretos. Mas os pretos gostam mais de dançar do que de construir estradas ou caminhos de ferro, que é trabalho duríssimo para eles e que muitas vezes lhes causa a morte.
Quando os brancos chegam, muitas vezes os pretos fogem. Os brancos lançam-lhes os laço e apanham-nos, e os pretos são obrigados a fazer o caminho de ferro ou a estrada. Os brancos chamam-lhes "trabalhadores voluntários".
Aqueles que não podem ser apanhados porque estão longe e o laço é curto, ou porque correm depressa, são atacados a tiro, e por isso é que às vezes uma bala perdida na montanha mata um pobre antílope que estava a dormir.
Então é a uma alegria para os brancos, e para os pretos também, porque normalmente os pretos estão muito mal alimentados, e toda a gente desce para a aldeia a gritar "Matámos um antílope" — e a tocar muita música.
Os homens pretos batem em tambores e ateiam grandes fogueiras, os homens brancos vêem-nos dançar e no dia seguinte escrevem aos amigos: "Houve um grande tantã, correu muito bem!".
Lá em cima, na montanha, os pais e companheiros do antílope olham uns para os outros em silêncio: sentem que aconteceu qualquer coisa...
... Põe-se o sol e cada um dos animais perguntam a si mesmo, sem se atrever a erguer a voz para não preocupar os outros: "Onde terá ido ele? Disse que voltava para jantar às nove!".
Um dos antílopes, imóvel em cima de um rochedo, contempla a aldeia, lá muito longe e muito em baixo, no vale, uma aldeiazinha tão pequena mas com muita luz e cantorias e gritos... uma fogueira de alegria.
Uma fogueira de alegria entre os homens; o antílope compreendeu. Sai do rochedo e vai ter com os outros: "Já não vale a pena esperar, podemos jantar sem ele...".
Então todos os outros antílopes vão para a mesa, mas ninguém tem fome.
Que triste refeição."

Jacques Prévert, in "histórias para meninos sem juízo" teorema, 1998

imagem de Elsa Henriquez

Saudades do Verão

(1)

(2)

Tom Waits

Suécia (2)


Clínica dentária. Uppsala.Suécia. 2007

Foto Sérgio Santimano

Sinais


Desenho Maturino Galvão

sábado, 6 de outubro de 2007

sexta-feira, 5 de outubro de 2007

Tout le monde délire


Tout le monde délire
REVUE DE PSYCHANALYSE | n° 67 | octobre 2007
la Cause freudienne
www.causefreudienne.org

Philippe Hellebois Editorial
Clinique
La conversation 2007 de Ville-Evrard « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »
La névrose obsessionnelle
Esthela Solano L’homme aux rats
Philippe De Georges « Une pensée dont l’âme s’embarrasse »
Jacqueline Dhéret Une leçon sur le désir
Philippe La Sagna Les objets de l’obsessionnel
Serge Cottet A propos de la névrose obsessionnelle féminine
Lilia Mahjoub Hélène Deutsch, l’obsession et la jouissance féminine
Reportage
Daniel B. Smith Vivre avec des voix dans sa tête
Le séminaire de Jacques Lacan
Jacques-Alain Miller Une lecture du séminaire « D’un Autre à l’autre », L’envers de Lacan
Entretiens
Joseph Attié Mallarmé le livre
Philippe Berthier Stendhal et l’amour
Gennie Lemoine
Eric Laurent Le style interprétatif de Gennie
Jacques-Alain Miller Hommage à Gennie Lemoine
Etudes lacaniennes
Bernard Lecœur Les appuis corporels de la lettre
Christine Le Boulengé Freud plus poppérien que Popper
Lectures
Françoise Fonteneau Axel Honneth : La société du mépris
Domenico Cosenza Martin Egge : La cura del bambino autistico
Expositions
Christiane Terrisse Kiki Smith
Yves Depelsenaire Les trumains de David Hammons
Addendum

Dessin de couverture :
Joäo de Azevedo |
Layout: tell&graph

Sinais


Desenho Maturino Galvão

Moscovo (15)


Moscovo.Rússia. 2007

Foto FFC

Telegramas

1. Birmânia: síndroma da Realpolitik? "Um paraíso esquecido no tempo e geografia, tornado num inferno por uma clique de generais dispostos a todos os comportamentos orwellianos para se apoderarem das riquezas naturais. Petróleo, gás natural, madeiras preciosas. De início, roubaram-lhe o nome e rebatizaram-na de Myanmar, exigindo dos serviços postais que reenviassem ao expedidor todo o correio que mencionasse o nome de "Birmânia" colando a menção"país desconhecido". Este extracto faz parte de um artigo de Christophe Ono-Dit-Biot, recentemente publicado no Liberátion. Situemos a questão crucial: os USA, a China, a Índia e o Japão, com a Rússia por perto, parecem não estar interessados numa mudança brusca do terrível statuo quo birmanês. As nuances e equilíbrios geopolíticos inter-regionais apontam para uma indefinição momentânea da situação social e política. A Tailândia, com uma Junta militar mais ou menos democrática, tem realizado vultuosos investimentos na prospecção de gás e petróleo. A que se juntam agora uma série de barragens hidroeléctricas para produção de electricidade indispensável ao surto industrial tailandês. A China e a Índia, por motivos semelhantes, tentam obter quotas nos jazigos de gás e petróleo a serem prospectados no Golfo de Martaban. Tudo isso conta e os USA de GW Bush perderam já grande parte da aura de progresso e paz que tinham na zona, ponto cada vez mais importante do afrontamento pelo poder entre, por um lado, o Japão, a Coreia do Sul, Taiwan, Indonésia e Tailândia, principalmente, e pelo outro, um bloco irregular de cada vez mais dependentes do humor das relações entre a tríade " infernal", China, Índia e Rússia. Investigadores da Universidade de Harvard produzem relatórios muito precisos que o NY Times tem divulgado na última semana. Portanto, a situação birmanesa vai continuar a chocar-nos e ninguém sabe como obrigar a Junta militar a negociar com os partidos da Oposição na clandestinidade.

2. Mailer ataca de novo GW Bush - Recordam-se do livro-planfleto de Norman Mailer sobre o 11/9? E da campanha fantástica que desencadeou, a nível mundial, de parceria com Le Carré e Harold Pinter, entre outros, de protesto contra a invasão do Iraque? Bem, esta semana, Mailer vai lançar mais um romance. Intitula-se “Um castelo na floresta” e o grande escritor norte-americano, a esse propósito, deu uma grande entrevista a um consórcio mundial de jornais e revistas. Destaque para o reforço da crítica "psicanalítica" que subscreve de GW Bush. Diz ele, e vale a pena segui-lo: " A democracia é como um casamento. Um casamento pode acabar mal, e a democracia também. Nos USA, esse perigo existe. A democracia não está em tão bom estado, como há cerca de cinco anos atrás; e nós encontramo-nos numa situação pré-fascista, como um cancro que nos devora a pouco e pouco. O presidente GW Bush constitui só por si uma zona de infecção. Cada vez que abre a boca, ele diminuiu a boa saúde da democracia".

FAR

Mito de Ariane ??

quinta-feira, 4 de outubro de 2007

Sinais


Desenho Maturino Galvão

As carpideiras e os puros

Depois do PCP acusar Sá Fernandes de estar «disponível para tudo desde que possa tutelar um pelourozinho na Câmara Municipal de Lisboa» , e isto embora o próprio PCP tenha já estado, e largos anos, coligado com o PS na Câmara, começamos a ver resultados da (feliz) coligação entre o PS e o BE: plano verde aprovado, e, de acordo com o Público de hoje (sem link), contrato de trabalho para todos os trabalhadores a recibo verde que a CML possui. Situações que só com a Esquerda nos executivos são possiveis, e que mudam a realidade da cidade. Assim se percebe a indignação das carpideiras do costume, e os seus cenários de apocalipse que daquí a uns tempos convenientemente recalcaram, como, infelizmente, se entende a tácita coligação entre o PCP, o PSD e Carmona, para tentar bloquear propostas do executivo. Nada a que o partido dos puros e duros não nos tenha habituado, em muitos executívos autárquicos por esse país fora. É pena que o PCP não veja que, mais importante que lutar pela hegemonia dentro da Esquerda, este é o momento histórico para lutar pela sobrevivência da Esquerda, enquanto projecto e realidade política exequível.

No aniversário do Landru

Há uns anos desinquietava as amigas

Agora desinquieta-nos as mães

Que deixem a canasta e passem para as slot-machines do Estoril, são os conselhos do expert.

Que fazer com amigos assim?

Fotos Ivone Ralha

quarta-feira, 3 de outubro de 2007

Leituras de Outono. Diplomacia, Doce e Amarga (2)

“(...)
Um belo dia desembarcou em Alexandria um major do exército britânico, veterano da Índia, uma figura marcial e imponente, com bastos bigodes ruivos, que foi logo acostado por um jovem egípcio oferecendo-lhe os seus serviços. O major procurou enxotar o rapaz, mas este era insistente:
-- Eu estou ao seu serviço. O senhor certamente vai gostar...
O major, irritado, gritou-lhe:
-- Deixe-me em paz! Não me incomode!
Mas o garoto persistiu:
-- Eu sei muitas coisas. Todos dizem que sou muito bom. O senhor verá...
O major, já fora de si gritou-lhe:
-- Não me incomode já lhe disse!
O garoto, porém, não desistia e tornou:
-- Se vier comigo verá que não se arrependerá...
Nessa altura, o major ao rubro, explodiu. Estacou e, em tom enérgico e decisivo, disse para o jovem inoportuno:
-- Já lhe disse e repeti para me deixar em paz! Mas se você persistir em me incomodar, vou ao cônsul-geral britânico! (If you insist, I am going to the British Consul General!)
O rapaz parou também, mirou o major da cabeça aos pés, e com um pequeno sorriso malicioso, disse:
--Ok, Ok! O senhor pode ir ao cônsul-geral britânico. Ele é muito limpinho, mas é um pouco carote! (He is very clean but rather expensive indeed!)”

José Calvet de Magalhães, registando uma história contada, em 1957, pelo sueco Gunnar Myrdal.